Revenons sur le scandale immobilier qui a entouré sa création.
Initialement situé dans le district des Vieilles-Forges, entre le boulevard des Forges et le boulevard Parent, « le Rochon » était déjà une expression courante.
C’est dans ce secteur que fut fondée la mission Notre-Dame-de-la-Salette en mars 1940. En 1973-1974, le quartier fut aménagé pour accueillir les familles déplacées lors des expropriations du secteur Saint-Sacrement, causées par la construction de l’autoroute 40 qui a remodelé le centre-ville de Trois-Rivières.
Le quartier, en proie à un développement rapide et mal planifié, présentait des caractéristiques ghettoïsantes, avec des logements à loyers modiques de type HLM.
Le problème principal résidait dans la nature du terrain, une zone marécageuse avec une nappe phréatique élevée, où des maisons furent construites rapidement, mais sans tenir compte des défis posés par le sol instable et humide.
Ce contexte a entraîné des problèmes d’humidité, de moisissures, ainsi que des défauts de construction tels que des toits plats, une mauvaise isolation et des infrastructures dégradées.
En conséquence, après seulement 37 ans, une grande partie des habitations était déjà vétuste, nécessitant une reconstruction complète.
Le quartier Adélard-Dugré, d’une superficie de 575 000 pieds carrés, demeure encore l’un des secteurs les plus défavorisés de Trois-Rivières.
En 2016, la Brigade école, un projet de la Maison Coup de Pouce, a remporté le prix David Suzuki pour ses initiatives en matière de préservation environnementale, incluant la mise en valeur de la rivière Milette et des projets de jardinage collectif.
En parallèle, l’amélioration des infrastructures, comme la modernisation du centre communautaire, la création d’un parc et l’ajout d’une patinoire inaugurée en 2017, ont contribué à enrichir la vie du quartier.
Le projet de reconstruction visait à rénover plus de 140 unités de logement en trois ou quatre ans, avec un accent mis sur le développement durable et l’économie d’énergie.
Cette initiative a également favorisé la mixité sociale, désenclavant ainsi un quartier historiquement isolé et étiqueté comme pauvre.